Défiscalisation : le Duflot se réveille.

Boudé par les investisseurs depuis son lancement en janvier 2013, le dispositif Duflot n'a pas permis de dynamiser les ventes dans le neuf en 2013. Après ce constat d'échec, le nouveau régime d'incitation fiscale en faveur de l'investissement locatif semble trouver progressivement son public depuis l'automne dernier. Selon le courtier en crédit Cafpi, la part des investisseurs locatifs parmi les acquéreurs est en nette augmentation depuis octobre 2013. Les chiffres de ce début d'année accréditent la poursuite du mouvement.

Le Duflot, ce mal-aimé
Selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les ventes dans le neuf en 2013 ont atteint 74 690, dont 29 975 transactions via des investisseurs. C'est 4% de moins qu'en 2012, année qui scellait le sort du dispositif Scellier. Malgré un cadre fiscal avantageux, son remplaçant, le Duflot, n'a pas attiré les investisseurs. La ministre du Logement Cécile Duflot avait fixé l'objectif de 40 000 logements vendus sous le régime qui porte son nom, un seuil déjà peu ambitieux pour un produit phare d'investissement. Visiblement l'incitation fiscale (18% de réduction d'impôt étalés sur 9 ans dans la limite de 300 000€) n'a pas servi de moteur.
Les raisons de ce manque d'engouement ? Le plafonnement des loyers, abaissés par rapport au Scellier ; le zonage, resté provisoire durant de nombreux mois ; la méconnaissance des investisseurs patrimoniaux qui n'ont de cesse de comparer le Duflot au Scellier ; enfin, le déficit d'image de la ministre elle-même. Ajoutons le plafonnement des niches fiscales à 10 000€, ce qui a pour effet d'éloigner les investisseurs les plus aisés.

Timide retour en grâce du locatif

Pourtant, depuis octobre dernier, les professionnels notent un regain d'intérêt pour le locatif. Le courtier Cafpi constate que la part des investisseurs locatifs dans son panel d'acquéreurs est passée de 9% au début de l'automne à 13% en février, sans précision quant aux ventes en Duflot. Si la fin d'année est souvent propice aux opérations de défiscalisation, les chiffres de ce début d'année attestent de la poursuite du mouvement. Le marché reste encore loin des niveaux atteints par le Scellier, jusqu'à 64% en 2009.
Les autres professionnels portent le même constat. L'UFF (banque de conseil en gestion de patrimoine) registre une progression de son activité en 2013, notamment due au dispositif Duflot qui compte pour 55% de ses ventes.



Gerard Mihranyan

Par , le mardi 4 mars 2014

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