Les astuces pour payer moins d'impôts en 2018

Les astuces pour payer moins d'impôts en 2018

2019 marquera le début du prélèvement de l'impôt à la source : chacun sera taxé sur ses revenus 2019 et la ponction faite directement sur la feuille de paie. Les ressources 2018 vont donc échapper à l'impôt, puisque la fiscalité en 2018 s'applique sur les revenus perçus en 2017. Comment tirer partie de cette fenêtre fiscale tout en restant dans la légalité ?

Pas d'optimisation fiscale...mais une pression plus légère

2018, année blanche ? Pas vraiment. Le législateur a prévu la parade pour éviter les effets d'aubaine, à savoir gonfler ses revenus en 2018 pour qu'ils échappent à l'impôt. Les revenus récurrents de cette année sont bien exonérés grâce au dispositif CIMR (Crédit d'Impôt exceptionnel de Modernisation du Recouvrement) qui annule l'impôt sur ce type de revenus perçus en 2018. En revanche, les gains dits exceptionnels selon l'article 197 du CGI (prime salariale supérieure à celles des 3 années précédentes, sommes issues de l'intéressement et de la participation hors PEE, revenus mobiliers,...) seront imposés, mais pas au taux marginal : un taux moyen sera appliqué, ventilé entre les revenus récurrents et exceptionnels. La pression fiscale sera donc moins forte qu'au cours d'une année habituelle.

Que deviennent les réductions d'impôt ?

En l'absence de taxation en 2018 sur les revenus récurrents, doit-on en déduire que les avantages fiscaux relatifs à certaines dépenses engagées en 2018 passent à la trappe ? Le contribuable pourrait être tenté d'y renoncer ou de les différer, les dépenses n'étant pas compensées par une baisse d'impôt. Si vous réalisez des travaux de rénovation énergétique, que vous employez un salarié à domicile, que vous mettez votre enfant à la crèche, ou que vous effectuez certains investissements (Pinel, FCPI, Sofica, FIP), vous bénéficierez d'une restitution, au plus tard fin 2019, des réductions et crédits d'impôt auxquels vous avez droit. Il suffira de déclarer vos dépenses dans votre déclaration de mai-juin 2019. L'Etat veut ainsi éviter que des dépenses déductibles ne soient annulées ou décalées (travaux notamment) par simple logique comptable résumée par une phrase : sans impôt, pas d'avantage fiscal.

Le CIMR annule l'impôt sur les revenus récurrents de 2018.

Les revenus fonciers sont eux aussi sujets à caution. Puisqu'ils échappent à l'impôt en 2018, un propriétaire bailleur pourrait être tenté de reporter à 2019 les travaux pour déduire les dépenses engagées de ses revenus locatifs de 2019. Le gouvernement se prémunit encore une fois d'un éventuel effet d'aubaine en maintenant la déduction intégrale des dépenses pour travaux effectués en 2018 sur les revenus fonciers de 2018. Les travaux de 2019 bénéficieront d'une déduction égale à la moyenne des travaux déductibles réalisés et payés en 2018 et 2019. En clair, si vous ne faites aucuns travaux en 2018, ceux réalisés en 2019 donneront droit à une déduction réduite de moitié. L'opération reste rentable si le montant des charges pour travaux entraîne un déficit foncier qu'il sera toujours possible de reporter sur les loyers imposables des dix années suivantes.

Quelles dépenses 2018 faut-il mieux reporter en 2019 ?

Certaines dépenses déductibles du revenu global n'auront aucune incidence sur l'impôt à payer en 2019 au titre de 2018. C'est le cas des versements sur des contrats d'épargne retraite type Prefon, Corem et CGOS. Si vous versez 3 000€ de cotisations en 2018 sur votre contrat, votre IR 2018 sera réduit d'autant, le CIMR également. Que vous bénéficiez ou non d'une charge déductible n'aura aucun impact sur l'impôt effectif à payer en 2019 au titre de 2018, puisque le CIMR annuel l'impôt sur les revenus relevant exclusivement du prélèvement à la source. L'avantage fiscal est bel et bien perdu si vous effectuez des versements en 2018. Or ces placements bénéficient d'une grande souplesse, la cotisation pouvant être suspendue sans pénalité.

Pour le PERP (Plan Epargne Retraite Populaire), l'Etat a prévu un dispositif spécifique pour éviter l'arrêt des versements en 2018. Inutile donc de faire l'impasse car la déduction fiscale sera réduite de moitié pour les versements de l'année 2019. 




Hervé Labatut

Par , le jeudi 22 février 2018

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