Les placements gagnants selon votre âge

Les placements gagnants selon votre âge

"L'argent est une troisième main", disait Paul-Jean Toulet. Pour réaliser ses projets et tout simplement pour vivre décemment, l'argent fait tout ou presque. Les priorités financières évoluent au fil des années. Se constituer une épargne pour acheter son logement, pour protéger ou financer ses proches, ou encore préparer sa retraite, à chaque âge sa stratégie de placement.

Les jeunes actifs : l'épargne de précaution

A l'âge de tous les possibles s'offre le choix le plus vaste des placements. Entre 30 et 40 ans, les rentrées d'argent sont régulières et les capacités d'épargne plus tangibles. Le moment est venu d'élaborer une stratégie patrimoniale en fonction des projets (achat de la résidence principale, protection de la famille). Se constituer une épargne de précaution relève d'une sagesse de bon père de famille : déposer sur des produits réglementés et sans risque de l'argent mis de côté chaque mois (livret A, LEP, LDD, CEL, PEL). Les rendements sont faibles mais les placements sont défiscalisés.

L'assurance vie reste un placement sécurisé, très souple, doté d'avantages fiscaux et successoraux, et toujours judicieux quel que soit l'âge. Elle souffre en revanche d'une érosion des taux de rémunération depuis plusieurs années, imputable à la faiblesse des taux d'intérêt obligataires. Les placements en action seront plus risqués, mais plus rémunérateurs sur le long terme (au moins dix ans), la stratégie gagnante étant de diversifier son portefeuille en privilégiant l'achat de parts de Sicav et de FCP (Fonds Communs de Placement). 

Si vous êtes salarié, et que votre entreprise propose un PEE (Plan Épargne Entreprise), ne passez pas à côté de cette opportunité de vous constituer une épargne sans effort en versant sur le plan votre participation ou vos primes d'intéressement. La contrainte est le blocage des sommes durant cinq ans minimum (sauf exceptions prévues par la loi). A défaut de PEE, vous pouvez bénéficier des avantages du PEA (Plan Épargne en Actions) : l'épargne n'est pas bloquée et si le plan a plus de cinq ans, les retraits sont exonérés. Le PEA présente un autre atout : vous n'avez aucune contrainte de versement, et il n'est pas nécessaire d'investir de grosses sommes, ni de respecter une régularité dans les versements. Sans compter que les gains ne sont pas imposés si les fonds servent à financer la création ou la reprise d'une entreprise.

A noter : la loi Pacte va faire évoluer l'épargne retraite. Le projet est de regrouper les dispositifs actuels en une seule enveloppe dénommée PER (Plan Épargne Retraite) assortie d'une plus grande souplesse pour les épargnants. La sortie en capital serait autorisée et les conditions de sortie anticipées seraient harmonisées pour couvrir les accidents de la vie et permettre l'achat de la résidence principale. Le PEA devrait lui aussi bénéficier d'assouplissements.

50 ans : anticiper pour sa retraite tout en défiscalisant

Le compte tourne et la cinquantaine sonne le rappel pour préparer sa retraite. C'est aussi l'âge où les impôts pèsent lourdement sur le budget. S'il est proposé par votre entreprise, le Perco (Plan d'épargne collectif) est, comme le PEE, un excellent outil pour se constituer une épargne avec l'aide de votre employeur. Sauf cas exceptionnel (en attendant les arbitrages de la loi Pacte), les sommes sont bloquées jusqu'à la retraite et au contraire des autres placements pour la retraite, la sortie en capital est possible, assortie d'une exonération d'impôt (sauf contributions sociales).

Deux autres produits méritent votre attention : le Perp (Plan d'épargne retraite populaire), accessible à tous, et le contrat Madelin, réservé aux indépendants. L'un comme l'autre bénéficient d'une déduction des versements des revenus imposables. Ces placements sont intéressants si vous êtes aujourd'hui lourdement imposé, mais que vous baisserez de tranche une fois à la retraite : la rente, seul mode de sortie, est en effet assujettie à l'impôt comme la pension retraite. A noter que le Perp permet une sortie partielle en capital (20% de l'épargne cumulée).

Contrairement aux autres placements, l'investissement locatif peut se financer à crédit. Il présente trois atouts :

  1. se constituer un patrimoine immobilier, qu'on peut revendre ou utiliser soi-même au-delà de la période de l'engagement locatif
  2. retirer des revenus complémentaires grâce aux loyers
  3. défiscaliser en choisissant le bon dispositif.

Le Pinel est réservé au logement neuf et permet de déduire jusqu'à 21% de la somme investie sur 12 ans (dans la limite de 300 000€ d'investissement pour une ou deux opérations). En plus de n'être pas soumise aux plafonds des loyers, la location meublée bénéficie d'un régime fiscal très intéressant : toutes les dépenses liées au logement loué peuvent effacer l'ardoise fiscale grâce au principe du déficit foncier.

A partir de 60 ans : sécuriser l'épargne et préparer la transmission

L'âge de la retraite devrait permettre d'avoir une totale visibilité de ses revenus à une période où les ressources diminuent. Il est désormais temps de vivre de ses rentes, sans prendre des risques avec les placements en actions. Privilégiez les supports sécurisés comme l'assurance vie multisupports ou sur fonds en euros. Au-delà de 8 ans, vous pouvez puiser dans votre contrat jusqu'à 4 600€ (seul) ou 9 200€ (en couple) sans être taxé ; au-delà, le capital reste exonéré, seule la partie qui correspond aux intérêts est imposable. L'assurance vie est aussi l'outil de succession le plus intéressant : chaque bénéficiaire désigné jouit d'un abattement de 152 500€ sur les sommes reçues dès lors que les versements au contrat ont été effectués avant les 70 ans du souscripteur. Au-delà les sommes sont soumises au droit de 20%.

Si vous détenez de l'immobilier, il est temps d'en céder une partie ou d'en assurer la transmission. À la retraite, l'investissement immobilier perd son intérêt sans perdre ses défauts (entretien, charges,...), au premier rang desquels une taxation pesante. Temps, énergie et argent, l'immobilier mobilise vos forces alors que vous aspirez à la tranquillité. C'est le moment de rééquilibrer les actifs immobiliers et financiers, et de loger ainsi les sommes issues de la vente dans un contrat d'assurance vie. Autre solution, la SCI (Société Civile Immobilière). Ce mode de détention permet d'organiser sur mesure la répartition entre vous et vos proches via les parts d'une société propriétaire du bien. Ce montage permet de faire évoluer le partage en vendant ou en donnant la pleine ou la nue-propriété et d'optimiser ainsi la fiscalité de la transmission du patrimoine.









Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 17 octobre 2018

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